Derby Barbel 'C'
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Le maréchal de l'air Arthur Harris à High Wycombe le 24 avril 1944 [photo IWM CH 13020]. |
Le quartier-général du Bomber Command[1] se trouve à High Wycombe, 45 km à l'ouest-nord-ouest de Londres. Le matin du 14 avril 1943, à son habitude, le maréchal de l'air Arthur Harris y arrive à l'heure où ouvrent les bureaux. A 9h00 précises, il rejoint la salle d'opération souterraine et prend des nouvelles du raid de la nuit dernière sur le port militaire de La Spezia, dans le nord de l'Italie. Les premiers rapports sont bons. Quelques appareils manquent à l'appel, mais certains d'entre eux ont rallié l'Afrique du Nord. La question qui suit est celle du programme de la nuit à venir. Après consultation des prévisions météo – elles sont favorables sur le sud de l'Allemagne – la décision tombe : ce sera Stuttgart, nom de code Barbel (barbeau)[2], avec tous les équipages qui n'ont pas été engagés sur l'Italie. La ville abrite des usines importantes pour l'effort de guerre nazi, comme celles de Daimler-Benz (moteurs d'avion) dans le quartier d'Untertürkheim à l'est et de Bosch (accessoires électriques pour l'aviation) à Feuerbach au nord-ouest. Cependant, nichée dans une vallée, Stuttgart est réputée difficile à repérer et le dernier raid par 314 quadrimoteurs dans la nuit du 11/12 mars a été un échec[3].
Comme en mars, l'état-major de High Wycombe choisit de viser le point Barbel 'C', autrement dit le centre-ville[4], et il demande une attaque de magnitude Derby : seuls les équipages ayant opéré durant les deux nuits précédentes en sont dispensés[5] ; l'ordre initial Derby Barbel 'C' est aussitôt téléphoné aux aérodromes concernés.
L'opération mobilise une grande partie des ressources du Bomber Command et met à contribution tous les escadrons opérationnels, sauf trois. Même le No. 9 Squadron, en cours de déménagement de Waddington à Bardney, aligne six Lancaster. Il faut très vite recenser les appareils et les équipages disponibles, constituer les vagues de bombardiers et spécifier les charges de bombes. Sur les bases des Nos. 1, 3, 4, 5, 6 et 8 Groups[6], les armuriers n'auront pas trop de temps pour extraire des dépôts les tonnes de projectiles, les transporter aux avions et les hisser dans les soutes. Il faut également définir les routes aller et retour, la technique de marquage de l'objectif et le minutage de l'attaque, puis rédiger les ordres d'opération. Les principaux éléments sont transmis par téléphone durant la matinée ; ils sont complétés par des télex, les Forms 'B', que les groups diffusent peu après midi. En parallèle sur les aérodromes, on prépare les machines : vérifications des moteurs et des équipements, vols d'essai, pleins d'essence, de bombes et de munitions.
Selon les bases de départ, la distance aller-retour pour Stuttgart est comprise entre 1070 et 1440 miles (1720 à 2320 km). Les salles d'opération en déduisent la quantité d'essence nécessaire, puis le poids des bombes que chaque type d'appareil peut embarquer. Si les quadrimoteurs possèdent un rayon d'action suffisant, ce n'est pas le cas des Wellington des Nos. 1, 4 et 6 Groups qui doivent charger en soute un réservoir auxiliaire de 140 gallons (636 l) ; mesure supplémentaire, tous les escadrons de bimoteurs se voient attribuer un terrain de dégagement plus au sud.
Un groupe de mécaniciens et d'armuriers pousse une "cookie", surnom des bombes de 4000 livres H.C.[7], sous un Lancaster flambant neuf. On note sur la face avant de l'arme les 3 détonateurs toujours munis de leur sécurité. [Photo via Etienne du Plessis.] |
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L'activité intense qui anime les bases du Bomber Command génère son lot d'incidents et d'accidents, fréquents dans les conditions du temps de guerre. La R.A.F. y perd un Wellington du No. 429 (R.C.A.F.) Squadron et l'équipage du Flying Officer W. G. Gray. L'appareil, portant le serial HZ303 et le code de fuselage AL-G[8], a décollé d'East Moor à 15h10 pour un vol d'essai[9]. Une heure plus tard, il survole Huntington près de York à une altitude de 1000 pieds (300 m) quand, sans raison apparente, il part soudain en vrille et s'écrase au centre du village. Le bimoteur éventre deux maisons, les débris s'embrasent, piégeant trois femmes âgées qui périssent dans les flammes, en plus des cinq aviateurs du bord.
Au milieu de l'après-midi, les briefings commencent avec les navigateurs qui travaillent leur plan de vol. Selon la direction et la force des vents prévus, ils calculent les caps à suivre et les vitesses par rapport au sol, d'où découlent le timing de l'opération et les heures de décollage. Après les navigateurs, chaque base rassemble les équipages au complet pour le briefing général. Sur les grandes cartes murales, la plupart des aviateurs découvrent la route vers Stuttgart qui traverse la Manche et coupe la côte française entre Dieppe et Le Tréport. Elle s'enfonce ensuite à l'est sur 370 miles (590 km), survole la France, jouxte la Belgique puis le Luxembourg, et pénètre en Allemagne jusqu'à un point tournant à 27 miles (43 km) au nord-nord-est de Stuttgart. Là, les avions devront virer à droite, bombarder l'objectif et continuer au même cap sur 8 miles (13 km) avant de reprendre le chemin de l'Angleterre. Le trajet retour au-dessus de la France comprend deux tronçons. Le premier, orienté à l'ouest, conduit les bombardiers à Châlons-sur-Marne. Ils obliqueront alors légèrement au nord pour franchir la côte au même point qu'à l'aller. Les météorologues de la R.A.F. prévoient un temps dégagé avec peu de nuages sur le nord de la France et sur l'Allemagne. On s'attend à une visibilité excellente, d'autant que la lune sera pleine à 70%. Ces conditions poussent le Bomber Command à innover : une partie des Stirling du No. 3 Group reçoit la consigne de descendre à basse altitude pour traverser à l'aller comme au retour la ceinture de chasseurs de nuit, la fameuse "ligne Kammhuber" située entre les méridiens 3°E et 6°E[10]. On espère ainsi préserver ces appareils qui, dernièrement, ont subi de lourdes pertes. De fait, la proximité du sol handicape la chasse ennemie[11], mais elle expose les avions aux tirs de la Flak légère[12] et augmente la consommation d'essence car il faut grimper à l'approche de l'objectif et pour sauter les défenses côtières. De son côté, le No. 5 Group recommande à ses Lancaster de prendre de la vitesse en léger piqué après le bombardement pour rentrer eux aussi en vol bas. Les autres appareils navigueront à leur altitude de croisière habituelle, entre 10 000 et 20 000 pieds (3000-6500 m)[13].
La route des bombardiers vers et au retour de Stuttgart (Barbel 'C').
Cette carte Google Earth présente également les positions (Points A et B) qui feront l'objet d'un marquage jaune, les méridiens 3° et 6°E entre lesquels les Britanniques situent la "ligne Kammhuber", ainsi que les limites de réception moyenne et extrême des signaux du système de radionavigation Gee durant la nuit.
Le retour au-dessus de la Manche et de l'Angleterre semble prévu sur le même trajet qu'à l'aller, mais cela est difficile à confirmer. Quoi qu'il en soit, à ce stade de l'opération, les appareils volent en ordre trop dispersé pour que la question ait vraiment de l'importance.
Sur l'objectif, la bonne visibilité attendue fait retenir la technique de marquage au sol appelée Paramatta[14]. Comme l'éloignement de Stuttgart interdit l'emploi du système Oboe[15], la Pathfinder Force (P.F.F.) devra s'aider du radar H2S[16] qui donne du sol une image où l'on distingue – plus ou moins bien! – les étendues d'eau et les secteurs urbains. Là encore, l'opération sur Stuttgart introduit une nouveauté. Depuis le raid contre Nuremberg le 8/9 mars, la P.F.F. expérimente diverses variantes de marquage H2S associant indicateurs pyrotechniques et bombes éclairantes. Il est décidé cette fois que le marquage "aveugle" servira à établir un marquage visuel et c'est ce marquage visuel, rafraichi à intervalle d'une ou deux minutes, qui sera la cible des avions de la force principale[17]. Incidemment, à la fin du mois, le Bomber Command formalisera la technique inaugurée dans la nuit du 14 au 15 sous le nom de Newhaven.
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Le H2S exploite les propriétés de l'eau à réfléchir les ondes radar loin de l'avion émetteur, des campagnes à en renvoyer une partie et des secteurs urbains à générer de multiples échos. Si l'appareillage traduit bien le dessin d'une côte (photo de gauche [Wikimedia Commons]), son emploi au milieu des terres est plus problématique (photo de droite)[18].
Le rapport relatif à l'attaque sur Stuttgart du 11/12 mars 1943, où les bombardiers ont approché l'objectif depuis l'ouest, indique ainsi : "Bien que la forme de l'objectif correspondait à la carte, sa visualisation [par le H2S] n'a en général pas été bonne. L'image était brouillée par les échos des collines environnantes et, dans au moins 4 cas, l'objectif n'a pu être vu à plus de 10 miles de distance. La réception serait sans doute meilleure et l'affichage plus intelligible si cet objectif était approché par le nord, au travers d'une région moins vallonnée." Le 14 avril suivant, le Bomber Command s'apprête à mettre en pratique cette recommandation.
Concrètement, il est prévu de débuter l'attaque à 0h45, "Heure-Zéro" de l'opération, avec 17 Pathfinders équipés du H2S. Baptisés Y-Aircraft[19] dans le jargon de la R.A.F., ces bombardiers doivent utiliser leur radar pour encadrer l'objectif avec des T.I.[20] rouges, puis lâcher un chapelet de bombes éclairantes blanches. Cinq Visual Marker-Illuminators[21] arriveront deux à trois minutes plus tard. Leur rôle consiste à identifier visuellement la cible et à la marquer de T.I. verts en s'aidant des T.I. rouges et des éclairants précédemment largués. Usant également de T.I. verts, 19 Backers-up[22] se succéderont ensuite tout au long du raid pour renouveler le marquage en visant le centre des T.I. verts déjà placés. Les équipages de la force principale doivent se présenter au-dessus de Stuttgart à partir de 0h47 et ont ordre soit d'identifier visuellement l'objectif, soit de bombarder le centre des T.I. verts en ignorant les T.I. rouges. Ils sont organisés en 4 vagues[23] :
- de 0h47 à 0h57 : Lancaster des Nos. 1 et 3 Groups chargés de bombes explosives ;
- de 0h50 à 1h10 : Wellington des Nos. 1, 4 et 6 Groups, Stirling du No. 3 Group ; tous ces appareils emportent des bombes incendiaires ;
- de 1h05 à 1h20 : Halifax des Nos. 4 et 6 Groups (1/3 de bombes explosives et 2/3 d'incendiaires) ;
- de 1h15 à 1h25 : Lancaster du No. 5 Group (bombes explosives et incendiaires).
Pour faciliter la navigation, des T.I. jaunes seront largués par la P.F.F. au niveau de Sarrebruck (Point A) et près de Heilbronn (Point B), dernier changement de cap avant l'objectif.
Après le briefing, les hommes rejoignent les mess pour un "repas opérationnel" où l'on sert – mets rare dans l'Angleterre de 1943 – de vrais œufs. Vient la séance d'habillage dans le vestiaire des navigants : sous-vêtements épais, chaussettes et pull de laine, battle dress, veste fourrée en cuir ou combinaison chauffante, bottes de vol, deux paires de gants, Mae West[24], harnais, casque de vol et masque à oxygène. Où est mon porte-bonheur? Les aviateurs touchent un parachute, une trousse d'évasion et des comprimés de benzédrine[25]. Ils emportent aussi des sandwiches et des thermos de café ou de thé, sans oublier l'attirail propre à certaines spécialités : cartes, crayons, gomme, règle, rapporteur, compas, calculateur de vol, papier pelure avec indicatifs et fréquences radio, journal de navigation, de transmission, … Les officiers de renseignement donnent les dernières informations. Ceux qui sont prêts sortent dans la douceur d'une soirée de printemps. Les hommes, transpirant sous leur lourde tenue de vol, se demandent combien d'entre eux seront là demain matin. Mais on appelle déjà les équipages et ils grimpent dans les camionnettes qui vont les déposer aux pieds des bombardiers. Beaucoup des conducteurs sont des femmes…
Premier bombardier quadrimoteur britannique de la Deuxième Guerre mondiale, le Short Stirling fait entrer le Bomber Command dans une ère nouvelle : 30 m d'envergure, 4 moteurs de 1500 ch, plus de 30 t au décollage, 6350 kg de bombes qu'il peut larguer à 500 km de sa base, 3 tourelles motorisées armant 8 mitrailleuses, 7 hommes d'équipage, … Néanmoins au début de 1943, il souffre de performances insuffisantes face aux défenses allemandes, en particulier un trop faible plafond opérationnel, et ses taux de pertes sont les plus élevés. Complément sur le Stirling…
Le Stirling III BF509 illustré ici a été construit par Short & Harland Ltd. à Queen's Island, Belfast. La photo [Short ST510, collection JT] nous le montre au cours d'un vol de sortie d'usine le 22 mars 1943. Le 31, l'appareil est affecté au No. 149 Sqdn. qui le code OJ-N et l'attribue au F/Sgt. K. Smith de la R.N.Z.A.F. C'est avec l'équipage Smith qu'il participe deux semaines plus tard au raid sur Stuttgart. Parti de Lakenheath à 21h44, le 149-N est de ceux qui franchissent la ceinture de chasse en vol bas. Il grimpe ensuite pour bombarder à 1h18 d'une altitude de 10 000 pieds (3000 m) et revient à sa base après une sortie de 7h19, ayant subi quelques dégâts du fait de la Flak lourde.
Le 16 avril, la London Gazette annoncera que Kenneth Smith a reçu la D.F.M. pour avoir ramené son appareil endommagé par un chasseur – le mitrailleur arrière a été blessé – lors d'une opération sur Nuremberg le 8/9 mars 1943.
* * *
[1] Bomber Command Headquarters ou B.C. H.Q.
[2] Le Bomber Command utilise des noms de poisson pour désigner les villes allemandes. La passion que Robert Saundby, l'adjoint de Harris, nourrit pour la pêche n'y est pas étrangère!
[3] On dénombre quand même 112 tués et 386 blessés allemands, pour la perte de 11 bombardiers britanniques.
[4] Il n'est pas anodin de remarquer que le cœur de Stuttgart est résidentiel, les industries occupant les quartiers périphériques.
[5] Ce ne sera pas le cas au No. 5 Group où de nombreux équipages enchaîneront La Spezia et Stuttgart.
[6] En avril 1943, les 50 escadrons de bombardement nocturne stationnés en Angleterre dépendent de ces 6 groups qui contrôlent chacun plusieurs bases aériennes. Deux mentions s'imposent à leur sujet :
- le Canada finance le No. 6 (R.C.A.F.) Group qui est majoritairement formé de personnels appartenant à la Royal Canadian Air Force ;
- le No. 8 (P.F.F.) Group rassemble quant à lui les unités d'éclaireurs (pathfinders en anglais) chargées du "marquage" des objectifs, c'est-à-dire de l'identification des cibles et de leur désignation par des moyens pyrotechniques au bénéfice des autres bombardiers.
[7] H.C. pour High Capacity : désigne une catégorie de bombes britanniques que l'on peut décrire comme des bidons aux parois fines contenant un maximum d'explosif ; elles sont aussi appelées "blockbusters" (Luftminen par les Allemands).
[8] Les avions de la R.A.F. sont identifiés par un numéro de série, le serial, constitué d'une ou deux lettres et de quatre ou trois chiffres. Lorsqu'un appareil arrive dans un escadron du Bomber Command, il reçoit de plus un code de trois lettres peintes de chaque côté de la cocarde de fuselage. Les deux premières désignent le squadron – AL pour le No. 429 (R.C.A.F.) Sqdn. –, la troisième l'avion au sein de son unité. Le AL-G est donc l'avion codé "G" ("G for George" ou "G-George") du 429 ; je le noterai dans la suite "429-G". Il est utile de préciser que le Wellington qui remplacera le HZ303 sera également codé AL-G.
[9] Il ne semble pas que l'équipage Gray et le 429-G aient été inscrits sur l'ordre de bataille pour Stuttgart.
[10] Les défenses allemandes sont explicitées un peu plus loin.
[11] Du fait des retours du sol, la portée pratique maximale d'un radar décimétrique embarqué sur un chasseur de nuit est généralement bornée à l'altitude dudit chasseur.
[12] Outre des projecteurs, des télémètres, des radars et des détecteurs acoustiques, la Flak est équipée, d'une part, de canons automatiques de 20, 37 et 40 mm, qui constituent la Flak légère et, d'autre part, de pièces d'artillerie plus conséquentes, d'un calibre égal ou supérieur à 88 mm, que l'on classe comme Flak lourde. La première engage les avions volant bas avec des projectiles qui explosent au contact ; la seconde tire des obus avec fusées à retard et son feu est réglé par des calculateurs alimentés des données que fournissent les télémètres ou les radars.
[13] La R.A.F. de l'époque mesure les altitudes en pieds, les distances en miles (terrestres!), le poids des bombes en livres, etc. Souvent les données des rapports britanniques et allemands ne concordent pas et j'ai fait le choix des unités "impériales" ou métriques en fonction des sources utilisées.
[14] Lorsque l'objectif est masqué par la nébulosité, les Pathfinders recourent à des fusées colorées suspendues à un parachute, qu'ils font éclater au-dessus du sommet des nuages (marquage aérien Wanganui).
[15] Oboe est un dispositif de bombardement sans visibilité basé sur des signaux qu'émettent deux stations en Angleterre. Il assure une remarquable précision, mais souffre d'une portée limitée par la courbure de la terre. Le Bomber Command l'a mis en œuvre pour la première fois en décembre 1942.
[16] Ce radar de navigation révolutionnaire fonctionne sur une longueur d'onde centimétrique. Il est employé au-dessus du continent à partir de la fin janvier 1943 ; cependant, deux mois et demi plus tard, seulement une vingtaine de Stirling et de Halifax du No. 8 (P.F.F.) Group en est dotée.
[17] Le terme "force principale" (main force) fait référence à l'ensemble des bombardiers participant à une opération, exception faite des Pathfinders chargés du marquage.
[18] Précisons que l'opérateur H2S peut jouer sur le gain de l'écran, modifier l'échelle de l'affichage, mesurer des distances et surtout qu'il n'interprète pas une image isolée, mais un film du terrain défilant au-dessous.
[19] Littéralement "Avions-Y" (le H2S est à l'époque un équipement ultra-secret). En voir plus…
[20] Les marqueurs d'objectif (Target Indicators – T.I. – en anglais) sont constitués d'une enveloppe de bombe de 250 livres remplie de matériaux pyrotechniques. Les armuriers les règlent pour exploser en altitude et déverser des cascades de feux rouges, verts ou jaunes très visibles, même sur un fond d'incendie. Les T.I. sont largués en salves qui comprennent des marqueurs standard brûlant pendant environ 3 minutes et un ou deux marqueurs longue durée, moins brillants, mais capables de tenir 6 minutes.
[21] Marqueurs-illuminateurs visuels ; c'est là que réside la nouveauté de la technique de marquage employée à Stuttgart.
[22] Répéteurs.
[23] Par ailleurs, 3 Stirling, 3 Halifax et 5 Lancaster du No. 8 (P.F.F.) Group, montés par des équipages nouvellement affectés aux Pathfinders, sont intégrés à la force principale avec la consigne de bombarder à Z+1, soit 0h46.
[24] Gilet de sauvetage supposé donner à son porteur la silhouette généreuse de l'actrice américaine Mae West.
[25] Amphétamine largement distribuée comme stimulant aux troupes alliées de la Seconde Guerre mondiale.